Dans une récente interview accordée à Têtu, Christophe Willem s’est ouvert sur son orientation sexuelle. L’artiste a déclaré dans Têtu le 21/10/2022 : « On cherchait absolument à m’obliger à dire que j’étais gay, ce que je ne voulais pas faire puisque ce n’était pas complet. Je suis bi. Pour moi, c’est une question de rencontre, de personne… »
Pour les plus jeunes, une petite précision s’impose. Car si les trentenaires savent parfaitement qui est Christophe Willem, aussi surnommé « la tortue », on se doute que la génération Tiktok voit un peu moins en quoi cette information peut avoir ébranlé (ou non) les plus anciens. Christophe Willem, de son nom complet Christophe Durier Willem, est un chanteur français né le 3 août 1983 à Enghien-les-Bains, dans la région parisienne. Il se fait connaître du grand public en remportant la quatrième saison de l’émission de télévision « Star Academy » en 2006. Car oui, en 2006, les gens regardaient la télé et c’était là que naissaient les futures stars de la variété française. Christophe Willem marque les esprits comme peu de candidats à l’époque. Il doit son succès en particulier à une voix très androgyne, très aiguë et puissante.
En 2007, il sort son premier album intitulé « Inventaire », porté par le succès de son single phare « Double Je ». L’album rencontre un véritable engouement du public, se vend à des millions d’exemplaires et est certifié disque de diamant. Christophe Willem confirme alors son statut d’artiste incontournable de la scène musicale française. Et c’est là que ce petit brief « préhistoire de la pop française pour les bébés tiktok » prend tout son sens. J’en arrive au point important : « Double Je », qui est un de ses plus grands succès, est sans doute la chanson la plus bisexuelle de la planète. La chanson explore la lutte intérieure entre différentes facettes de soi-même, exprimant ainsi les complexités propres à l’expérience bisexuelle : « À qui la faute? Je suis l’un et l’autre
Double je ». La chanson pourrait illustrer les défis auxquels les personnes bisexuelles peuvent être confrontées, notamment la biphobie et l’invisibilité de la bisexualité. Ainsi, le refrain scande « Faudrait savoir ce que tu veux » comme cette injonction à choisir qui pèse sur les bisexuels. »En attendant je me déguise. C’est vrai que tous les costumes me vont bien » pourrait être un hymne à l’invisibilisation des bi qui se fondent dans la communauté hétérosexuelle ou homosexuelle. « Je pleure, je ris, j’ai peur, envie je sais de toutes les couleurs j’vais en voir » sonne comme une triste plainte concernant les conséquences de la biphobie, les violences conjugales, ou le harcèlement que vivent les personnes bi. Bref, autant de références potentielles à la bisexualité, qui avaient sans doute mis la puce à l’oreille de certains. Message caché, ou coïncidence ? Si le caractère fortuit n’est pas à écarter, l’ironie reste à saluer. Christophe Willem est-il une icône bi depuis 2007 ? En tout cas, on se réjouit d’avoir le fin mot de l’histoire. Oui, Christophe est à nous ! Youpi les Bi !
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