Annabelle A.I.M parle de bisexualité sur les réseaux sociaux

Annabelle A.I.M, répondant au doux pseudonyme de A.I.M, est connue pour sa chaine de lifestyle qui frôle la centaine de milliers d’abonnés, son documentaire décolonial sur le scandale sanitaire du chlordécone et son podcast sur la représentation des femmes des cités. Annabelle a grandi dans la banlieue sud de Paris et est d’origine réunionnaise. Après des études en photographie, elle se lance comme vidéaste puis comme réalisatrice. Elle s’exprime régulièrement sur le racisme, le sexisme et l’écologie. Pourtant, c’est de la bisexualité dont nous allons parler aujourd’hui, car la réalisatrice aborde fréquemment le sujet sur ses réseaux sociaux où elle assume son orientation depuis plusieurs années. Le format est souvent court et humoristique, avec des réels ou des TikTok recyclant les tendances des applications pour évoquer le sujet. Il s’agit de normaliser la bisexualité, mais aussi de parler de la biphobie ou de s’amuser de sa vie de femme bisexuelle. On peut la voir, par exemple, danser en lipsync sur « allez les connasses, on se met en place », accompagnée de la légende « Moi quand je vais créer mon club de meufs bi qui ne trouvent pas d’amoureuses ». Une autre vidéo parle de son propre déni quand elle ne pensait pas qu’elle était queer, alors qu’elle aimait embrasser les femmes, flirter avec elles ou les voir nues. Elle pousse également un coup de gueule sur les clichés véhiculés par la pornographie, qui dépeint les femmes bisexuelles comme infidèles, pratiquant systématiquement les plans à trois ou ayant « trop la dalle ». La vidéaste, toujours très honnête sur sa réalité, n’hésite pas à évoquer son quotidien, à parler de sa santé mentale ou des difficultés à vivre de sa création. La bisexualité est l’un des nombreux aspects de sa vie quotidienne qu’elle partage en ligne.

Sa vidéo YouTube « Séduire une femme quand on est… Une femme  » (octobre 2021) évoque son expérience sur les applications de rencontre. Pour elle, les schémas de l’hétérosexualité peuvent mener à ne pas savoir qui doit initier la séduction quand on se retrouve entre femmes, ou à craindre de reproduire des comportements gênants qu’on a nous-mêmes vécus au contact d’hommes lourds. La solution qu’elle propose est de verbaliser son attirance, son stress, son envie d’embrasser l’autre, etc. D’après elle, dire ouvertement comment on se sent permet d’enlever un poids de ses épaules, mais également de celle des autres. Elle propose même d’utiliser différents modes de communication en précisant qu’on peut le dire avant, pendant ou même par message après le date. Une centaine de commentaires évoquent des conseils, des expériences ou des craintes sous sa vidéo.

« T’as tout dit !! Avoir peur de reproduire le schéma des hommes et être une forceuse, du coup forcément je galère », confie une internaute au pseudonyme de Saiki.

Une autre internaute prénommée Pauline a édité son commentaire a posteriori pour partager son retour enthousiaste : « J’ai embrassé une fille pour la première fois la semaine dernière et la technique marche. Elle m’a dit que je lui plaisais et a demandé si elle pouvait m’embrasser. Je vous assure que ça a vraiment son charme. »

Juliette évoque quant à elle ses souvenirs : « Perso, ma première drague avec une meuf, c’était très récent et après environ 10 ans de relations avec des cismecs… On s’est accrochées en dansant et du coup c’était simple, mais dès qu’il a fallu parler de ce qu’on ressentait et tout, galèèèèèèèèère !! »